Ce 18 mars 2018 - 12h28, un spécimen est née !
Au cours de cette grossesse, j'aurais déjà dû me douter que nous attendions un sacré numéro !!!
Cette seconde grossesse était magique car comme pour Louis, j'étais cette fois aussi pleinement épanouie dans ce corps qui s'arrondissait jours après jours, et cette fois-ci nous n'étions plus seulement deux pour partager ces doux moments car Louis était parmi nous et avait déjà 4 ans. Je me souviens de ce bonheur quand on nous a annoncé que nous attendions un second garçon, Louis était là aussi, c'était super sympa de pouvoir se projeter ensemble, en famille.
Le dernier mois bébé commençait à faire des siennes, on m'avait programmé une césarienne car il était en siège et au vu de mon bassin il ne serait pas passé ... Le gynécologue m'a fait une version et j'ai douillé mais pas pour grand chose. En effet, cette petite tête de mule n'était pas décidée à se tourner dans mon ventre. Pas tout de suite en tout cas. Finalement, c'est deux jours après qu'il se retourna. Entre temps nous avions dû nous rendre à la maternité pour la césarienne qui était, par conséquent, programmée. Puis, une fois arrivé à la maternité, avec les valises et notre impatience, nous avons dû rentrer chez nous... Et oui... Marceau s'était décidé, il s'était retourné.
Quelques jours après notre retour à la maison, j'ai eu quelques contractions, nous nous sommes donc dirigé avec hâte chez son Papi et sa Mamie pour l'y déposer et nous sommes allés à la maternité complètement détendus (mais toujours avec notre impatience). J'arrivais à gérer les contractions. Je me souviens comme j'arrivais à "mentaliser" les contractions qui arrivaient ... J'étais fière d'y arriver contrairement à mon premier accouchement. Après quelque temps de travail, on m'a posé la péri, j'étais complètement détendue, prête à accueillir mon bébé. Vincent tournait dans tous les sens, il avait tout préparé dans la salle de travail et avait déposé les vêtements de Marceau, prêt à habiller son deuxième chouchou.
Deux poussées plus tard, il était là, c'était doux, émouvant, précieux, calme et il m'a réconcilié avec l'accouchement.
Vinc pleurait (of course) et moi j'étais de nouveau sur mon nuage. On m'a déposé ce petit coeur dans les bras, je l'ai aimé très fort de suite, et puis très rapidement j'ai été surprise par la différence d'apparence entre mes deux garçons. C'était trop bizarre, tout au long de ma grossesse je l'imaginais comme son grand frère. Je pensais qu'en sortant ce serait physiquement le même. Et bien PAS DU TOUT et je peux vous dire que ça ne s'est pas arrêté là ... Marceau pleurait beaucoup, il était tout le temps au sein et râlait souvent (le contraire de Louis) !!!
Je me souviens m'être effondrée en larmes à la maternité car malgré le fait qu'il tête non stop il ne prenait pas de poids. Je culpabilisais de ne pas assez le nourrir, ou pas correctement. Jusqu'au jour où une sage femme s'est assise sur mon lit, elle a dédramatisé la situation et c'était reparti ! Bref, c'était hyper déroutant de voir que pour ce second enfant tout allait être différent et pour les débuts en tout cas, tout ne se passait pas aussi facilement que pour Loulou.
Marceau ce grand sensible.
En toute transparence, cela nous a pris du temps de comprendre comment fonctionnait Marceau, comment et pourquoi il réagissait ainsi et pas comme faisait son frère. Vinc a su mieux l'appréhender, c'est d'ailleurs encore le cas aujourd'hui mais je progresse et je fais tout pour progresser à ce sujet ...
Marceau est très proche de son frère, on peut même parler de relation fusionnelle. Alors cela ne veut pas dire qu'ils ne se disputent pas ou que ça ne part pas en vrille à certains moments mais vraiment ces deux là c'est Tic & Tac. Ça peut être mignon vu comme çà mais pour Marceau c'est compliqué de comprendre qu'il n'a pas le même âge que son frère et que du coup il ne peut pas faire les mêmes choses que lui par exemple. Aussi, ce n'est pas toujours simple de comprendre qu'il doit aussi laisser de l'air à son frère. Ceci dit, son frère aussi le réclame sans cesse dès que Marceau est loin de lui. Si on mêle ça au caractère de Marceau et a ses émotions débordantes, ça donnait parfois lieu à des situations de grande frustration où il se mettait dans des états pas possibles, et moi avec.
Je crois que ce qui est encore plus difficile c'est le regard des autres. Déjà que c'est super compliqué de gérer au quotidien un enfant comme Marceau mais quand, en plus, tu as des personnes qui se permettent de te donner des conseils faussement bienveillants (qui sont finalement chargés de jugement ou de critique) ou de le comparer à leur enfant vraiment c'est dur. Ces crises ne font pas de lui un enfant inapte à gérer ses émotions, sans éducation ou encore détaché de toute réalité.
Marceau est un enfant qui vit les choses à 1000%, il est franc et brut de décoffrage (âmes sensibles s'abstenir!), il ne passe pas par quatre chemins quand il exprime une idée contrairement à son frère qui mettait les formes dès tout petit (et qui continue encore, un vrai diplomate au coeur d'artichaut ce Louis). Je vous assure, il y a des moments où j'ai l'impression qu'il a une double personnalité !!! Ce petit peut dans une même heure passer du Grizzli à l'ourson tout mignon. Il y a tant de paramètres qui entrent en compte qu'il est difficile d'expliquer cela.
Du coup, en début d'année nous avons décidé de nous faire aider par une psychologue pour enfants et en deux séances seulement elle nous avait donné des tuyaux pour l'aider lui à mieux gérer ses émotions et moi à mieux les accueillir.
Aujourd'hui Marceau c'est le jour et la nuit. Il a toujours cet esprit boudeur (en apparence car c'est sa manière à lui d'exprimer un surplus d'émotion). Aussi, il est très têtu et il peut aussi être impulsif mais il fait un gros travail sur lui même : il a des petites astuces comme par exemple quand il sent qu'il déborde, de lui même il s'isole et souffle fort quand il est en colère pour faire partir sortir ce surplus d'émotion. Il se met à part pour ne pas agacer tout le monde car il comprend ce qui est tolérable ou non quand on est en groupe et surtout il verbalise car il sait que tout ne peut pas se deviner.
Vincent m'aide beaucoup a comprendre tout ça car il s'est beaucoup documenté sur le sujet après avoir découvert qu'il était "un zèbre". Ils se comprennent et c'est très pratique d'avoir ces clés de lecture que Vincent me donne parfois.
Un virage s'est amorcé pour lui cette année, même à l'école : il est méconnaissable. L'an dernier je détournais le regard pour ne pas croiser celui de la maitresse. Rien à voir avec la maitresse, elle était adorable et une super maitresse. C'est simplement que je n'assumais pas que ce que je demandais à Marceau de faire ne soit pas appliqué à l'école. Je me sentais démunie, je sentais la limite de mon champs d'action en tant que Maman. Cette année on me dit de lui que c'est un enfant très interessant et intéressé, "challengeur" aussi, très curieux et mignon avec les autres (même s'il a ses têtes sinon c'est pas drôle !)
Il est encore tout petit mais je peux vous assurer que depuis sa naissance il m'en a fait verser des larmes, mais quand je vois le petit garçon qu'il est je suis tellement fière de lui. Avec lui, c'est très régulièrement que je me suis remise en question et je crois que nous avons évolué tous les deux, ensemble finalement. C'est souvent les montagnes russes et mon but n'est pas que ça devienne tout plat. J'essaie juste d'anticiper quand ça va monter ou descendre, pour comprendre et trouver le juste milieu entre l'aider, le cadrer mais surtout l'écouter.
Dernièrement j'ai revu des photos de Lui quand nous sommes arrivés à Cherbourg. J'ai réalisé à quel point c'était un bébé encore. Il est entré à l'école à deux ans et demi, toute la journée, dans la foulée on lui a enlevé la tétine, et on lui a demandé d'avoir le même rythme que son frère qui était en CP alors qu'il avait avait plutôt l'âge d'être couvé encore ... Je m'en veux un peu au fond de ne pas avoir profité assez de lui comme un bébé mais il avait à peine deux ans d'écart avec Jeanne, on a fait comme on a pu et surtout nous ne réalisions pas à quel point il était encore tout petit. Il fait tellement tout différemment qu'on en perd ses repères.
Marceau, bonhomme hyper sensible et clown assumé de la famille.
Sous ses airs de gros boudeur, Marceau est un grand sensible qui prend tout à coeur.
Il vit les choses très intensément, même la nuit il ne débranche pas : il peut pleurer, crier, parler, grincer des dents... C'est la folie ! Il observe tout, il capte tout, il est impressionnant pour ça.
Même si c'est usant au quotidien, je me sens chanceuse d'être la maman de ce petit garçon si particulier, passionnant et passionné. D'ailleurs on s'applique au quotidien à lui répéter à quel point on est fiers de lui et à quel point on l'aime. Comme tout enfant il a besoin de se sentir aimé ce petit choux même s'il ne le fait pas sentir tout le temps.
C'est excellent de le voir se poser des questions que moi même je ne me serais jamais posé sans lui. Et puis je fonds complètement quand je le vois se passionner pour quelque chose. Vouloir tout comprendre de fond en comble sur un sujet bien précis (sans savoir pourquoi ce sujet). Aussi, j'adore voir sur son visage la fierté qu'il ressent quand il arrive à son objectif. C'est si important pour lui de réussir, de gagner, de sentir qu'il ne rate pas, qu'il n'est pas dans l'échec. C'est incroyable à cet âge-là, parfois déroutant.
Au delà de tout ça, Marceau c'est le pitre de la famille, le bout en train toujours prêt à nous faire rire. Quand il voit qu'en face ça réagit je vous laisse imaginer à quel point ça peut monter, il lâche complètement prise et entre dans une phase de bonheur absolu. Aussi, il peut se sentir totalement à plat quand il sent son frère triste ou préoccupé et par un stratagème dont lui seul a le secret, il arrive à le faire rire, à le réconforter sans aucun mot. Ils sont tellement adorables tous les deux. Je prie pour qu'il garde cette relation toute leur vie.
En fait ce n'est pas difficile, Marceau c'est le clone de son Papa alors je peux vous dire que l'on ne s'ennuie pas à la maison (ceux qui connaissent Vinc savent bien de quoi je parle) !
